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"Cette personne a tout ce dont on peut rêver". Dans le même temps, cette personne se dit : "J'ai tout ce dont chacun peut rêver mais...".

L'homme des cavernes, l’Égyptien des pyramides, le philosophe grec, le samouraï, le paysan du moyen âge, l'indien d'Amazonie, l'employé sous les trente glorieuses, le patron de Google... peuvent connaître le bonheur. L'un est-il mieux placé que l'autre ?

Les besoins propres de l'individu changent peu vis-à-vis du bonheur qui, comme l'amour, est une notion universelle et intemporelle.Y a-t-il une quête du bonheur ?

Le bonheur est un état. Il serait donc la conséquence de quelque chose. Les individus sont tous différents. Il en a toujours été ainsi, en quelque endroit du monde que ce soit. La moindre variation d'un individu à l'autre modifierait la description, si elle existait, du processus pour parvenir au bonheur. Si à cela on ajoutait les facteurs environnementaux, l'équation à résoudre se complexifierait à l'infini.

L'homme doit avant tout subvenir à ses besoins vitaux. C'est la survie : nourriture et reproduction d'une part, réponse à l'hostilité de l'environnement, d'autre part.La question de la survie étant évacuée, par exemple grâce à l'environnement (social, matériel), il reste le travail de l'individu sur lui-même et ses interactions avec son environnement.Chacun doit apprendre à se connaître et à gérer ce qui peut le perturber. Un travail sur soi est nécessaire, en particulier pour ceux et celles qui ne sont pas "prédisposés au bonheur". L'ignorance et l'absence de curiosité ou d'interrogation pourraient permettre d'accéder plus rapidement au bonheur ?

Il reste les principaux perturbateurs dans la vie : la souffrance et la solitude.Les remèdes à la souffrance consistent à faire un travail sur soi ou à bénéficier d'un concours extérieur : introspection, méditation, yoga, coaching, médecine, aides techniques... Le progrès peut concourir à prolonger l'état de bonheur ou à rétablir la personne dans cet état ante, mais il ne va pas y conduire si elle n'y est pas parvenue par elle-même. La souffrance, même soulagée, peut être un obstacle au bonheur pour les personnes qui ne sont pas en mesure de la dépasser par leur propres moyens.

L'épanouissement de soi passe également par la vie sociale. Elle commence à deux et peut suffire à contribuer au bonheur. Le bonheur seul(e) est l'exception. Pour certains, une relation exclusive ne suffit pas. Ils cherchent à multiplier les relations jusqu'à en tirer une satisfaction qui contribuerait à leur bonheur. Le progrès peut fournir des moyens dans cette quête de relations épanouissantes mais il s'agit bien pour chacun de savoir ce qu'il cherche chez les autres et quand il l'a trouvé. Pour cela, le progrès ne peut rien.

En dehors d'une démarche raisonnée qui paraît peu à la portée de la majorité d'entre nous, le bonheur semble être l'état possible pour des personnes prédisposées à cela. Chacun d'entre nous peut bénéficier d'un concours de circonstances, un "coup de chance", qui fait accéder à cet état, qu'il faut être capable ensuite de maintenir. Mais généralement cet état n'est vécu que comme passager. Le progrès joue alors un rôle pervers en offrant d'y accéder sur demande. C'est illusoire et générateur d'insatisfaction.

Enfin, dans un environnement qui s'impose à nous sur le plan matériel, le bonheur aurait un coût qui se quantifierait actuellement par un revenu situé entre 5000 et 6000 euros par mois. Cela expliquerait que certains cherchent par exemple à se réfugier dans la nature pour diminuer la contrainte liée à l'environnement matériel.

Le bonheur est un état résultant d'un agrégat stable et complexe de facteurs personnels, liés au caractère et au comportement, et intemporel s'il n'était composé également de facteurs environnementaux où intervient le progrès. Sur ce point le progrès peut contribuer au bonheur mais, en raison de son impact grandissant sur notre environnement quotidien, il peut être considéré dès à présent comme un nouveau perturbateur à gérer. JSCOB... ?

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