L'esclavagisme aurait (a) disparu avec l'arrivée de la machine (mécanique et/ou thermique), notamment de la machine à vapeur.
Puis l'esclave exploité dans les champs a été basculé dans l'industrie naissante du fait même de l'apparition des machines thermiques à vapeur.
Puis l'ouvrier a disparu avec la rationalisation des processus de fabrication (Ford, Taylorisme) dans lesquels on a injecté des automatismes et des automates. Il est devenu un agent de service ou un employé dans les bureaux ou dans le commerce.
Puis l'outil industriel a été déplacé ailleurs pour réduire les coûts de production dont l'humain faisait toujours partie. Les sociétés développées se sont transformées en société de services, les secteurs primaire et secondaire ayant été lessivés.
Depuis vingt ans, le monde numérique s'attaque aux services qui se traduisent principalement par des prestations intellectuelles : savoir, conseil. Le commerce se dématérialise pour se réduire à un acte d'achat et à de la logistique. Les flux se tendent et s'accélèrent. La fragilité semble être humaine. Elle est combattue par tous les moyens techniques et scientifiques disponibles.
Les agents et les cadres au sein des entreprises se voient de plus en plus aidés ou assistés par des logiciels qui, en arrière plan, s'améliorent de plus en plus à l'occasion de leurs mises à jour, voire qui deviennent capables d'apprendre par eux-mêmes. Les agents et les cadres finiront par être en majorité éjectés/remplacés de ces organisations. Le télé-travail est une étape illustrative.
Tous ces progrès ont été faits à chaque fois pour "soulager" les gens en poste, pour "réduire la pénibilité de leur travail". En fait pour améliorer et assurer la rentabilité, la productivité, la disponibilité... la soumission parfaite : sans révolte.
L'autre réalité est qu'ils ont permis aux propriétaires des outils de production de biens et/ou de services d'améliorer leur compétitivité les uns par rapport aux autres. Ils se livreront cette guerre moderne jusqu'à ce que les plus forts deviennent hégémoniques et s'entendent sur le partage 'économique) du monde. Le pouvoir de certains d'entre eux égalent voire dépassent déjà le pouvoir de nombreux pays.
Le but d'une société qui avance est d'améliorer le sort de tous ou, au moins, d'assurer la survie de chacun (critères à définir selon le contexte). Le but d'une société est de parvenir à nous faire vivre ensemble en nous donnant une place et les moyens d'y accéder, selon ses capacités et sa motivation.
Or le coeur du fonctionnement de notre société est, actuellement, l'économie. Que fait-elle selon l'approche adoptée mercantile, capitaliste et libérale ? Elle se vide de sa substance humaine (mais "pour le bien des humains concernés"). Elle le fera jusqu'à la tête des organisations si leurs propriétaires peuvent le faire, sachant qu'ils les dirigent de moins en moins eux-mêmes.
Il faut comprendre que la "société" n'est qu'une personne morale dirigée par un nombre de personnes physiques de plus en plus petit. Par le même biais, c'est la démocratie qui est vidée de sa substance comme les syndicats l'ont été avec la disparition du monde ouvrier.
Les responsables politiques n'existent plus que pour gérer cette ressource humaine malmenée et garantir la stabilité de la société dans l'intérêt des propriétaires qui font "avancer" l'Economie libérale sur la planète.
Notre type de société s'est trop structuré autour de l'Economie libérale. Il devient une coquille humaine de plus en plus vide. Seule préoccupation, cette masse humaine ne doit pas avoir faim et ne doit pas s'embêter, à moindre coût. JSCOB...?