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"J'en ai marre de ce pays d'assistés". Une petite phrase lâchée de plus en plus souvent dans les médias pour que l'idée poursuive son chemin destructeur.


Notre pays est une organisation humaine. La notion de "peuple" y a alors un sens : au commencement. Ses bords humains se confondent avec ses bords techniques ou, dans tous les cas, les contiennent (devraient...). Le "peuple" s'organise en agrégat avant d'organiser l'agrégat, dans un processus itératif long et douloureux.

Une organisation humaine a toujours une finalité : elle produit quelque chose. Sinon elle explose ou se délite. Les variantes sont multiples pour conduire au même résultat.

A l'échelle d'un "peuple", l'organisation produit une civilisation car le "peuple" en mouvement coordonné doit être solidaire sur les plans sociaux et techniques (les concepts / outils dédiés au fonctionnement). Chacun apporte sa contribution selon ses moyens et ses besoins, donc selon ses capacités et ses envies. La solidarité est la traduction humaine et sociale des objectifs partagés par le "peuple" qui donnent le sens de sa marche.

La démocratie est l'asservissement qui permet de contrôler le sens de la marche voulu par la majorité.

L'organisation humaine s'articule, s'améliore, se configure, se reconfigure, se segmente, se rationalise, s'optimise ; mais elle peut se rigidifier, notamment si l'humain devient accessoire / est négligé. L'organisation finit par se transformer en deux grands piliers : un pilier social / humain et un pilier fonctionnel / opérationnel.
Le centre de gravité des objectifs partagés du "peuple", qui est celui de l'organisation qui subit la pression du pilier opérationnel, finit par glisser : conservation du pouvoir, accaparement progressif de la richesse produite. Les objectifs opérationnels se substituent aux objectifs de l'organisation du "peuple".

Plus la direction de l'organisation raisonne "opérationnel", plus elle est tentée ou "logiquement contrainte" de se détourner de "l'humain".

La tête politique/dirigeante de l'organisation du "peuple" se concentre par réflexe de survie sur le pilier opérationnel et néglige le pilier humain sauf en ce qui concerne sa capacité de nuisance vis-à-vis du pilier opérationnel.
Cette tête politique/dirigeante se transforme en tête du pilier opérationnel et finit par raisonner comme le fait la tête opérationnelle mais avec des conséquences humaines bien plus importantes pour le "peuple".

Dans notre organisation française en arrive à ce stade : détricotage d'un Etat social au profit de sa dimension libérale qui évacue la dimension humaine autant qu'elle le peut.
A son niveau l'Etat, tête de l'organisation du "peuple" français, se comporte désormais comme celle d'une grande entreprise/sous-organisation opérationnelle : rogner sur les coûts. L'humain en fait partie.
Survivre est notre priorité. Le concept de notre organisation est devenu : "Sauve qui en a les moyens, tant pis pour les autres !".

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