La situation vécue actuellement en politique finit de me convaincre que notre démocratie est comme la laïcité : un concept que chacun est prêt à bafouer dès que l’occasion se présente, à condition qu’il ait compris en quoi il consiste (et s’il était bien défini) et quels sont les enjeux ?
La logique fonctionne désespérément de la même manière, que l’on soit dans une période de bien-être sociétal (social, individuel, économique,…) ou de mutation douloureuse de cette même société.
A titre de comparaison, l’armée connaît la même difficulté d’adaptation de ses membres aux situations et aux événements. On parle pour simplifier d’armée de temps de paix et d’armée de temps de guerre. Les chefs y sont différents. D’un côté on a besoin de managers, de l’autre on a besoin de leaders. En pratique, ce sont les mêmes ! Depuis la Guerre du Golfe, nous sommes installés dans la zone grise intermédiaire. Ceux qui sont capables de réunir les deux qualités sont rares. On ne peut pas les attendre pour avancer et que les choses se fassent. Dans les deux contextes, l’armée fonctionne en théorie différemment, tendue vers des objectifs « opérationnels » différents. Il en va de même pour la conduite actuelle du pays.
Nous sommes dans une démocratie de temps de paix, inadaptée à la situation du pays (et à sa gestion).
Que semble prouver la situation actuelle ? Que les qualités du « leader » et son programme importent peu. On peut même se demander si elle ne révèle pas définitivement la prévalence des intérêts personnels contre l’intérêt général. Une fois que le candidat est en poste, on évoquera de manière presque caricaturale la « raison d’Etat » pour protéger et assurer la gouvernance du pays. Sur un autre plan mais dans la même logique, on a créé le 49-3 dont des « responsables » politiques comme monsieur Valls n’hésitent pas à proposer la suppression !
Dans la situation sociétale actuelle, on n’applique pas le même principe de précaution, dans un cadre juridique qui s’adapte (plutôt que de vouloir changer la Constitution par exemple), pour la campagne électorale à partir du moment où le candidat a été choisi, dans l’intérêt du pays et parce qu’une majorité identifiée croit en son efficacité.
Je suis le premier à exiger l’intégrité des responsables politiques. Je ne peux donc que déplorer l’inadaptation d’un fonctionnement démocratique figé dans un pays connaissant une crise à « cinématique lente ». Cela me fait du mal de l’écrire : il nous faut plus un homme de la situation qu’un homme intègre. Un homme intègre et « de la situation » n’existe pas, ou dans les histoires que l’on peut inventer. L’Histoire en propose peu, voire peut-être aucun à bien y regarder ?
Si le ménage était fait avant, nous ne nous trouverions pas dans cette situation ubuesque mais il s’agirait d’une autre révolution, celle de nos moeurs et de certaines mauvaises habitudes. JSCOB…?