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Vidéo témoin diffusée par F. Ruffin  « 1300 EUROS PAR MOIS : C’EST QUI, LES PRIVILÉGIÉS ? »

Bref nous sommes dans un pays « magnifique » mais ce serait comme loger toute notre vie dans une caravane à côté de Disney land. Notre salaire permet en fait à une part grandissante d’entre nous d’acheter au mieux une fois dans l’année un billet « toutes attractions » et le reste du temps un ticket pour une petite attraction. C’est peut-être un objectif de la direction du Parc en essayant d’identifier le « juste » revenu minimum. Tout le monde travaille dans ce parc d’attractions, ou presque, ou de moins en moins. Paris intra muros par exemple est semblable à un Disney land : quel que soit l’endroit où vous passez ou vous arrêtez, vous payez ou êtes ponctionné.

Le Parc d’attractions est tout puissant à condition que sa gestion soit maîtrisée. Si la main d’oeuvre pose un problème, on peut aller puiser dans celle qui s’agglutine à la clôture périphérique. Au mieux, dès que c’est possible et rentable, on peut la remplacer par des automates. La gestion devient d’ailleurs si compliquée que certains gestionnaires se font eux-mêmes remplacer par des automates.

La France est devenue un grand parc d’attractions, dépendant d’actionnaires. L’Etat dirige et est propriétaire d’une bonne partie de l’infrastructure du Parc et du terrain mais les actionnaires/propriétaires d’attraction(s) possèdent une part croissante des attractions. Les petites  attractions indépendantes sont progressivement absorbées, leur gestion est fusionnée. Certaines attractions appartenant à l’Etat sont cédées à des actionnaires puissants qui promettent un rayonnement et une activité encore plus grands du Parc d’attractions. Ce Parc est en concurrence avec d’autres Parcs sur la planète où ces grands actionnaires ont également des intérêts, à la différence de l’Etat. Le tourisme est un grand animateur de ces Parcs, un employé d’un Parc riche devenant un client du Parc voisin.

Peu d’employés accèderont aux postes de cadres du Parc et encore moins voire aucun ne deviendra l’un des propriétaires d’attraction. Le Parc a une organisation sociale figée par ses dimensions technique et financière. Ses dirigeants, en lien avec les grands actionnaires/propriétaires d’attractions, créent les lois dont ils ont besoin pour faire fonctionner et évoluer le Parc, et en conserver la gouvernance.

Les Parcs d’attractions sont l’émanation de la civilisation moderne.

Notre société évolue, on appelle cela le progrès, mais le progrès exclut l’humain (en fait, une bonne partie de l’humanité). Les exemples ayant valeur de preuves foisonnent. L’Etat ne joue plus son rôle de régulation « sociétale » car il a laissé s’installer la puissance de la gestion de la performance… économique. A l’échelle d’une Nation, cette performance ne m’apparaît pas compatible avec l’intérêt général.

Avec la promesse ou la perspective d’une société des loisirs, notre monde systémique et optimisé prend les allures d’un parc d’attractions qui opère une sélection progressive de ses clients et de ses salariés. Dans la réalité cette sélection (ou cette ségrégation) est opérée par l’emploi et par le revenu. Les Gilets jaunes sont une émanation de cette tranche de « clients/ employés » qui se voient poussés vers la clôture périphérique.

La France est devenue progressivement un Parc d’attractions au sein d’un monde qui converge vers ce modèle, aboutissement de la diffusion d’une civilisation des loisirs et de la consommation dont on imagine comment elle finira. JSCOB…?

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