Les réseaux sociaux et les algorithmes qui les gèrent contribuent largement à la montée en puissance des tensions entre des minorités, qui se constituent autour de sujets parfois saugrenus et se croient détentrices de la vérité, et le reste du monde.
Ces minorités, dispersées, grandissent et se renforcent en s'alimentant en boucle avec les preuves qui nourrissent leurs convictions. Elles basculent rapidement dans le militantisme. Certains militants ne peuvent que pousser les feux en devenant des extrémistes puis en passant à l'action de plus en plus radicale.
Le monde numérique produit ce phénomène, le nourrit et l'accélère considérablement. Le support numérique n'est qu'un moyen.
Ce que les anarchistes et les groupes politiques et religieux extrêmes avaient des difficultés à mettre en place, le monde numérique le permet sans difficulté en comparaison du bouche-à-oreille et de la localisation / limitation des échanges entre croyants de telle ou telle vérité.
Les croyances se multiplient à une vitesse considérable. A une vitesse bien plus rapide que la capacité de nos institutions et de la majorité des citoyens à les endiguer convenablement (loi de Brandolini), c'est-à-dire par la raison et l'argumentation (cf les sectes), sans avoir à passer par la censure de la parole, l'interdiction des regroupements et la pénalisation des déclarations et des actes. JSCOB...?