https://www.youtube.com/watch?v=PIWSkT7LNNU Laurent Alexandre et Jacques Attali « La science va-t-elle sauver le monde ? »
Ces hommes font peur. Ils se comportent en apôtres du progrès lié aux sciences et technologies.
Sauraient-ils répondre à la question, et quelle serait leur réponse, de ce que serait notre monde sans Science ? Nous sommes des grands singes et nos cousins semblent bien vivre leur vie sociale et personnelle. En quoi pouvons-nous nous déclarer plus heureux qu’eux ? Ne sont-ce pas nos applications pratiques de la Science qui sont à l’origine des malheurs de nos cousins ? La Science peut-elle se dédouaner de ce qu’en font les hommes ?
L’enthousiasme de ces deux hommes pour les sciences est comparable à celui que l’on peut avoir pour Dieu. Ils sont dans une quête incessante du mieux, dans une fuite en avant. Ils ont une admiration pour celles et ceux qui y contribuent par leur intelligence, persuadés d’appartenir à une aristocratie de l’intelligence : celle qui domine une majorité de crétins et qui va continuer à la dominer.
Ils savent qu’ils vont loin, au moins Attali. Ce dernier essaie de moduler son propos en évoquant par exemple l’intervention de la politique. Je suis persuadé qu’il n’y croit pas une seconde tant il est persuadé que le chemin pris par la Science est inéluctable. Il a été le mieux placé pour constater l’incapacité grandissante de la politique à accompagner les progrès des sciences et technologies. La politique est en retard, engluée dans la gestion du quotidien et dans l’absence de réflexion prospective. Ces deux hommes en sont d’autant plus persuadés qu’ils se disent qu’à défaut d’en profiter eux-mêmes, ils préparent la voie pour celles et ceux qui leur ressembleront et leur succèderont. Ceux qui ne sont rien se débrouilleront.
Avec le dérèglement climatique, nous vivons le dérèglement génomique et hormonal. Tout arrive en même temps. Nous sommes débordés. Face aux conséquences du « progrès » de la Science, il n’y aurait donc que les solutions apportées par la Science (?). La question posée est donc perfide car elle devrait être : la Science va-elle conduire le monde à sa perte ? Il y aura toujours des Attali et des Alexandre pour dire que la Science n’est pas responsable de ce que nous en faisons. Sauf qu’ils font partie du groupe de gens qui rendent indirectement responsable la Science de la situation dans laquelle nous sommes. Peut-on parler de bascule des travaux scientifiques dans la réparation des conneries que nous faisons avec elle, plus que dans la poursuite de l’innovation et de la découverte ?
Les adeptes de la Science seraient donc bien comparables aux adeptes de la religion. Dieu est à la foi source de notre bonheur et de notre malheur, entre création du monde et jugement dernier.
Je crois que nous sommes fous, ou plutôt que, au final, notre intelligence mécanique fait de nous des cons. JSCOB…?