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https://www.opex360.com/2023/10/19/la-france-laisse-entendre-quelle-nest-pas-interessee-par-lidee-dun-porte-avions-europeen/

Porte-avions européen = la charrue avant les boeufs.

En créant, ex nihilo, ce type d'outil "stratégique", on ne s'engage pas sur une stratégie commune ; on ne fait que s'engager sur les moyens. Mais avec quel argent ou, plutôt, l'argent de qui ?

L'on voudrait nous faire croire que l'UE progresse vers la constitution d'une fédération ou au moins d'une Union plus consistante : avec une conscience politique commune. C'est compter sans le facteur humain.

Nous avons créé l'euro en pensant créer l'Union européenne. Les techniciens ont oeuvré à la place de visionnaires réunis par une même réalité autre qu'économique et faite des obstacles futurs à surmonter.

Nous voyons le résultat de ce que provoque la mise en oeuvre d'une idée technique sans vision commune inscrite dans la durée. Nous ne sommes pas les Etats-Unis (cheminement historique) que nous aurions tendance à résumer au dollar et au Star and Stripes. La construction de l'Union européenne est une expression de l'application de la méthode participative, sans tête européenne pour la piloter : un corps sans tête. Ce sont les intérêts nationaux et des intérêts de personnes qui s'y affrontent en permanence.

En politique, la méthode bottom-up ne fonctionne pas quand on l'applique par la raison et par des mécanismes "intelligents". Il est d'ailleurs connu que des objectifs politiques ne peuvent pas être mis sous contrôle de gestion. En politique, le chef de file politique ou le chef de l'Etat dit en gros : "La qualité totale, c'est moi !" C'est la banalisation du mythe de l'homme providentiel. Quand cet homme n'existe pas, ce qui est généralement le cas, comment faisons-nous ?

La stratégie des moyens masque le manque de stratégie tout court, notamment quand on a de l'argent à dépenser. Dans ce cas précis, elle chercherait à cacher ce manque de stratégie pour faire croire que l'UE va "dans le bon sens", progresse dans un monde de plus en plus complexe et incertain. Ce serait comme faire un bébé dans un couple qui ne l'a jamais été et qui ne le sera jamais.

Enfin, un porte-avions nécessite la création du GAN, Groupe Aéro-naval et de tout le soutien arrière nécessaire. Depuis vingt ans, la France a déjà fait l'impasse sur un deuxième porte-avions pourtant indispensable en terme de disponibilité opérationnelle instantanée. Comment pourrait-elle s'engager sur un porte-avions européen sans devoir hypothéquer l'acquisition de moyens propres ? Peut-elle se permettre de mettre son propre porte-avions à un pot commun ? En a-t-elle seulement l'envie avec des partenaires européens aussi peu fiables ?

Quand la volonté politique se limite à une idée qui, elle-même, se résumerait à un symbole... Mais il est de nombreux responsables politiques pour croire qu'être un grand dirigeant, c'est avoir une idée. Le reste suivrait. JSCOB...?

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