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Blast - Lauréline Fontaine. https://www.blast-info.fr/emissions/2024/macron-la-note-interne-qui-legitime-un-scandale-democratique-xzaLX7ObT7ywv1rEDhBoGw

La période politique trouble actuelle nous montre combien l'exercice du pouvoir en France repose sur la définition puis l'interprétation du droit.

Sous couvert d'une interprétation large du droit, voire de la Constitution, (le chef de) l'Etat se sent libre de faire ce qu'il veut, y compris de nier le résultat d'une élection législative. La pensée politique devient une réflexion d'ordre juridique, et la politique devient une succession d'actes techniques décidés par un seul homme (exemple du 49.3).

La V République montre clairement ses limites avec un Président qui se comporte comme un souverain qui n'aurait pas de compte à rendre au "peuple" entre deux élections présidentielles, en dehors de comptes que lui a décidé de rendre.

Notre pays est en "crise" depuis.... longtemps, très longtemps. Sous couvert de cette vague notion de "crise", comme l'est celle du "terrorisme", il est possible de prendre des décisions importantes pour répondre à l'urgence ou à la nécessité. Le droit le permet. Pourquoi s'en priver quand il n'y a plus de gouvernement "légitime" ? Le Président peut pousser la logique encore plus loin en mettant en place un gouvernement "technique". La boucle de la technique en lieu et place de la politique serait bouclée, M. Sarkozy avait lancé la mode de l'hyperprésidence en augmentant considérablement le nombre de conseillers installés à l'Elysée. L'hyperprésidence s'est mise en place au détriment des pouvoirs et attributions du gouvernement...

E. Macron a poussé cette logique à son paroxysme. Sous couvert d'urgence et de nécessité, il peut exercer des pouvoirs exceptionnels, le tout se banalisant par la force des choses, à l'instar de VIGIPIRATE ROUGE face à la "menace" terroriste. La "crise" d'un côté, la "menace terroriste" de l'autre, le Président peut gouverner, sans gouvernement.

"Il n'y a pas une possibilité d'établir une vérité du droit". En l'absence d'idéologie politique, de réflexion politique, de réflexion philosophique et de réflexion éthique, le droit est résumé à la portion congrue : un outil au service de la liberté du gouvernant et au détriment de celle des gouvernés. La vérité est du côté de celui qui écrit la loi ou qui peut l'interpréter. Le Président fait ce qu'il veut sous couvert de l'urgence, de la nécessité... de la sécurité et de la protection (?). Il n'a pas à se justifier puisque la justification est liée à l'urgence ou à la nécessité.

Un Président fait ce qu'il veut d'un côté. Et de l'autre, les partis sont inefficaces et la population ne peut plus rien changer, ni par le vote, ni par les manifestations. Il n'existe plus qu'une seule protection "légale" : la fin officielle du mandat du PR. Faut-il s'étonner a posteriori que E. Macron ait pensé à faire sauter la limite du nombre de mandats ? JSCOB...?

PS : le PR a finalement désigné un PM de droite, adoubé a priori par le RN, avec la demande du LR de dérouler un programme de droite. Tout cela pour éviter à E. Macron de "devoir" (au sens politique qu'il ne respecte pas, mais pas au sens juridique) démissionner. Pauvre démocratie pilotée par des élus qui prétendent ne pas tenir compte du résultat d'une élection qui ne leur convient pas alors qu'ils appartiennent à des partis et à des bords différents (centre, droite et extrême droite).


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