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Je regarde l’émission « Prodiges » et je vois un Asperger jouer de la harpe. Il en joue très bien mais, pour moi, de manière mécanique. Tout le monde est admiratif et je me dis soudain qu’un robot aurait pu jouer à la place, pour le même résultat. Il n’émanait aucune émotion de ce harpiste. On ne fait que se « mettre à sa place » parce que c’est un humain, mais on ne le ferait pas pour un robot qui produirait le même résultat.

La lecture d’une partition est comme le passage de la bande trouée dans l’orgue de barbarie. La lecture des notes sur une partition est une chose mécanique. L’humain ajoute des nuances, tout en ne devant rien céder à la rigueur du rythme et des consignes représentées par la succession de notes et de symboles musicaux. On attend de l’humain de la technicité et une interprétation personnelle.

Ce qui vaut pour les arts ne vaut pas pour les autres activités humaines ?Dans la plupart des autres activités humaines, on cherche à remplacer les humains par les machines. Un humain peut par exemple être un virtuose sur sa chaîne de montage mais il sera remplacé par un robot. Le talent ou le don, et l’interprétation importent peu. Seul le résultat compte. Pourtant tout le monde n’est pas capable de travailler sur une chaîne. Mais on n’attend pas de nuance dans la réalisation de la tâche confiée. L’industrialisation est la négation de l’humain. Les tâches identifiées comme mécanisables sont mécanisées.

Tout commence à l’école. On promeut des intelligences qui apprennent et restituent de manière mécanique et se voient attribuer une note en guise de résultat, ou de contrôle qualité (examen). La personnalité importe peu dans le résultat de la copie. Un manipulateur très « intelligent » peut donner un élève brillant si sa « personnalité  » est évaluée en plus des résultats écrits et oraux. Ce sera par exemple un piètre manager. Il me semble que l’excellence soit dans la nuance que l’humain / la personnalité apporte dans le résultat obtenu. Or tout est fait pour réduire les écarts en normalisant sans discernement la réalisation des activités. La lacune de l’un doit être comblée mais la nuance de l’autre est supprimée par la même occasion. Un manager placé à la tête d’un groupe de personnes dont l’activité est normalisée est un pilote de processus. Son poste peut aussi être potentiellement supprimé.Les humains qui ne pensent que process (liens de cause à effet logiques) et résultat, ne peuvent voir l’humain que comme une source de dysfonctionnements. Ces humains ont une vision mécanique du fonctionnement du monde comme certains affirment que tout est mathématique. Et un certain nombre d’entre nous de conclure qu’on croise beaucoup de « gens qui ne sont rien ». Effectivement, quand on réduit les gens à la réalisation de tâches modélisables, il n’est plus question d’emploi et d’humain mais de faisabilité technique. Qu’est-ce qu’une machine après tout ?

Mais en sera-t-il de même avec les IA ? Personne ne doit se sentir intouchable, pas même un président à la tête d’un monde de machines. JSCOB…?

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