La Nature n’a que faire de cette interprétation. Elle poursuit ses « expériences », ce qui se passe sur la Terre n’étant qu’un épiphénomène ou une évolution très locale car elle est probable ailleurs. Le « big bang » lui-même n’aurait-il pas pu n’être qu’une « évolution » très locale ?
La Nature aurait-elle un dessein ? Est-ce parce que les choses se passent qu’elles seraient voulues ? Voilà une autre interprétation. Mettre une volonté dans l’évolution des choses, prévisible ou non, semble juste relever de l’anthropomorphisme. Les notions de volonté et de dessein sont bien plus contestables que celle de temps qui l’est désormais également.
Nous avons la capacité d’interpréter notre environnement et de créer notre vérité. La réalité n’a que faire de notre interprétation. Elle n’a pas à s’y tenir, ni à y être conforme. Comme l’écrivait Parménide : « ce qui est, est. » Cela doit déranger ceux d’entre nous, nombreux, qui prétendent contrôler leur environnement, et le nôtre par la même occasion.
Les choses sont. Le réel, tel que nous l’observons, est en perpétuelle évolution ou modification. Hormis ce qui n’est pas, l’irréel est ce que nous sommes incapables de percevoir, d’expliquer ou de concevoir.
Les hommes sensés aiment que tout ait un sens. Dieu donne un sens à tout mais est-il raisonnable d’y croire ? Dieu réunit le réel et l’irréel en un tout qui se veut cohérent. Le Mystère se loge entre réel et irréel. Il est la part du divin. Plus la science avance, plus le divin recule ? Mettre en lumière l’irréel et le « domestiquer » reviendraient à se rapprocher de Dieu. Certains scientifiques en viendraient à se prendre pour Dieu. C’est insensé.
Dieu donnerait un sens à l’Univers, à son existence. Cela ne ferait pas de lui pour autant le Dieu des hommes. L’existence de Dieu donnerait un sens à la vie.
Dieu serait ce qui est, ce qui produirait ce qui va être tout en étant ce qui a été ? L’existence de Dieu nierait celle du temps ? Ce qui est et ce qui va être n’est-ce pas la même chose ? Seul un observateur permet de faire cette distinction qui est utile à l’homme mais pas à l’Univers. Dieu est un concept qui simplifie l’explication de ce qui est et du processus de création pour aboutir à l’homme. Un concept peut toujours être englobé dans un autre plus large… sauf Dieu. On parle d’immanence. Le piège se referme dans cette vision qui se mord la queue. Le concept de Dieu n’est que l’expression du constat de notre finitude.
L’homme raisonnable est sensé mais l’Univers relève-t-il de la raison ? La vie n’est qu’un agencement particulier de l’infiniment petit. La vie est donc matériellement peu différente de la non vie. Seule notre raison veut donner un sens à la Vie. Notre vie n’a de sens que celui qu’on lui donne. JSCOB…?
PS: je pense que la question du sens de la Vie s’évacue aussi vite que celle de la religion : en évacuant la question de Dieu. Décrétons que Dieu n’existe pas et notre vie s’écoulera de la même manière, comme pour la Vie en général. Sauf cataclysme planétaire, nous sommes les artisans de notre sort.