http://www.mensa.fr/~plo/IMG/pdf/hpimensaburbancolas.pdf
Tout un chacun pourrait envier les personnes plus intelligentes que la norme, or parmi elles, il y en a qui vivent mal leur différence en particulier si elles n’ont pas compris la raison de leur différence et comment en tirer parti dans leur vie quotidienne.
Heureux les simples d’esprit » ou « les pauvres en esprit » car si les ignorants sont susceptibles de sortir de leur ignorance, les simples d’esprit ne seront même pas sauvés par la médecine. Y ont ils intérêt d’ailleurs ?
En fonction de la nature de ses aptitudes, il me semble qu’un HPI (haut potentiel intellectuel) puisse voir un ciel encombré quand son entourage professionnel comme privé voit un ciel bleu. Quand il voit le ciel menaçant, son entourage voit des nuages. Si on ajoute à ses aptitudes intellectuelles utiles au travail une hypersensibilité à son environnement, on augmente sa capacité à percevoir des changements, des variations, des divergences… à voir des problèmes ou à se poser des questions là où les autres ne voient rien… Cette différence peut être source d’anxiété, de mal-être et de difficulté d’intégration. Cela concerne une petite partie de notre population, bêtement classée par certains parmi les handicapés ou comme étant atteinte de troubles.
« Mais ne voyez vous pas ? ne comprenez-vous pas ? » dit ce HPI, qui s’ignore, à son entourage professionnel comme privé, quand il s’exprime et s’il n’a pas décidé de baisser les bras et de se fondre dans la masse.
Un HPI pourrait être décrit (par analogie) comme un « professionnel de la vie » dans les domaines pour lesquels ses aptitudes particulières se manifestent, mais un « professionnel » amateur en dehors de son périmètre de compétence avéré. Pour certains, il pourrait passer pour un handicapé de la vie. Attention, je ne fais pas de généralité. Je fais presque dans la caricature car elle permet de mettre en évidence une différence importante entre certains HPI et une personne normale /ordinaire.
Son anxiété peut venir du fait que voyant (clairement) ce que les autres ne voient pas (très mal), il ne sait pas le gérer car en pratique il reste un amateur souvent éclairé sur les sujets dans lesquels il ne s’est pas spécialisé. Les questions sans réponse, les problèmes sans solution… prennent chez lui encore plus d’acuité car générateurs d’insatisfaction voire de frustration. Insatisfaction et frustration sont sources supplémentaires d’anxiété parfois de colère souvent d’isolement.
Si l’on ajoute à cela une tendance au perfectionnisme, l’anxiété va croître encore car, à la recherche de la meilleure solution (vu des autres), il ne peut pas se contenter d’une bonne solution, voire d’une solution (celle vraisemblablement adoptée par les autres).
J’en reviens donc à ce que j’écrivais plus haut. Un HPI est peut être une sorte de « professionnel amateur de la vie ». Il est coincé entre une majorité qui semble insensible ou inconsciente de la complexité de son environnement et de son évolution et des spécialistes qui ont une connaissance précise et exhaustive de leur domaine particulier mais dont c’est le métier à plein temps.
Il a conscience d’une foultitude de choses sur un tas de domaines qui l’interpellent en dehors de son champ de compétences lié au travail. Son trouble peut devenir anxiété s’il le prend trop à coeur. Au boulot, il pousse le bouchon beaucoup plus loin que tout le monde, à condition que ce travail l’intéresse. Il se heurte aux certitudes de ses collègues. L’attitude de son entourage en retour le perturbe.
Se poser des questions sur tout, c’est bien. Trouver des réponses à certaines choses, c’est bien. Se construire une compréhension du fonctionnement du monde en ce qu’il a de bien et de mal, de bon et de raté, c’est bien. Espérer trouver une réponse au fait que le monde est en décalage avec ce qui semble être pour soi une évidence, c’est le début des ennuis personnels et du mal-être. Espérer changer le monde en ce qu’il a de mauvais, idiot, illogique, irrationnel, malhonnête, injuste, désespérant… c’est aller à l’échec. Il faut prendre de la hauteur, prendre acte, et discerner ce qui est finalement important car la majorité commande. Certes on a le droit de se battre pour ses convictions, mais ce combat isole souvent. En général, je pense, c’est l’occasion d’un recentrage sur soi et sur son environnement immédiat.
Nous ne sommes pas égaux devant l’anxiété. Voir ce que la majorité ne détecte pas est source de perturbation. Heureux les simples d’esprit ? JSCOB… ?