L’exigence de sécurité est traitée dans une logique de protection. Or la protection est la combinaison de la défense et de la prévention.
La prévention n’est possible que si l’on anticipe les évènements. Les sciences & technologies n’ayant pas inventé la boule de cristal, le contrôle s’impose dans tous les domaines qui présentent un risque potentiel pour la « sécurité » ; ce qui conduit mécaniquement au contrôle progressif de (presque) tout et, si possible, en permanence. Le progrès se réduit à un mécanisme s’il se limite à une succession d’innovations.
Le Pass sanitaire serait à la fois, pour les uns, « le moyen de retrouver la liberté » et, pour d’autres, « une attaque inédite contre les libertés individuelles ». Quelle est la vérité ? La vérité vient de celui qui décide de créer ce Pass dans l’intérêt de la sécurité du citoyen, qu’elle soit collective ou individuelle. On a la liberté de ne pas se faire vacciner, donc de renoncer à sa liberté de se rendre dans des endroits accueillant du public. La liberté est réduite car l’espace de circulation est rogné.
L’Etat est en charge de la régulation des activités. Son action restreint les libertés. L’ultralibéralisme revendique une intervention réduite de l’Etat, or il consiste à permettre à une minorité de coopter la plus grande partie de la richesse produite au nom de la « libre entreprise » et de la « libre concurrence » : au nom de la « liberté ».
L’une des grandes pertes de liberté fut l’obligation d’avoir un compte bancaire. Aujourd’hui il est question de supprimer la monnaie papier. Dans notre société, l’argent est la liberté car il est possible de faire des choses, voire de dire des choses, parce qu’on en a. Désormais, la sécurité fonderait l’intérêt général !
Comme je l’ai écrit ailleurs, au rythme actuel de la production de lois et au vu de la direction prise pour la gestion dans le moindre détail de nos vies, la liberté consistera bientôt à décider de respecter ou de ne pas respecter la loi. JSCOB…?