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http://lelab.europe1.fr/cet-instant-genant-ou-emmanuel-macron-dit-aux-trois-journalistes-quils-sont-riches-et-que-pujadas-lui-retorque-vous-aussi-3465080

Il peut être sociologiquement intéressant de constater que ce sont les riches qui débattent entre eux officiellement du sort des pauvres et de l’amélioration de leurs conditions de vie. Ils appartiennent à une tranche de 10% de la population qui gagne au moins deux fois plus que 50% du reste.

Certes, « être riche » mériterait une définition en particulier dans une société où la pauvreté gagne du terrain, où chacun est poussé à la consommation de produits et de services qui ne sont pas de première nécessité. Il y a ici un problème de référentiel car il semble que notre « pauvreté » attire beaucoup de gens de l’extérieur encore plus mal lotis.

Ces « spécialistes » se comportent en ethnologues vis-à-vis de leurs concitoyens. Ils en sont a priori détachés. S’ils parlaient de leurs propres problèmes, ils en débattraient différemment. Les arguments techniques sont confrontés à d’autres arguments techniques. Personne ne se pose la question de la « juste rétribution » du travail. Les uns travaillent à l’heure, généralement les petits salaires. Les autres travaillent à la « tâche » ce qui permet soit de les exploiter pour des salaires « convenables », soit de les rémunérer sans lien avec le travail fourni.

Ainsi en Afrique, j’ai payé un bijou en or au gramme mais un autre à la « manière ». Le lien mécanique entre travail et rémunération est rompu.

Le « professionnalisme » de ses experts masque un déni. Ils ne voudraient surtout pas que leur propre situation soit mise sur la table. Les gens qui se plaignent dans la rue ne sont après tout que des exécutants qui bénéficieraient par ailleurs d’un système de redistribution injuste puisque le plus coûteux au monde. Pour une fois que nous sommes les meilleurs dans le monde pour une chose importante d’un point de vue sociétal ! Mis à part notre patrimoine, notre gastronomie et notre merveilleux pays.

Les pauvres et ceux en passe de le devenir, exploités au travail ou pas, subissent ce que d’autres discutent et décident sans leur demander leur avis. Faut-il s’étonner qu’ils choisissent de descendre dans la rue pour s’exprimer autrement que par la parole ? Dans la panoplie du pauvre poussé dans la rue, il existe la révolution car le pauvre, tout « assisté » qu’il puisse être, n’est pas trop idiot pour comprendre les causes qui l’ont conduit dans sa situation. JSCOB…?

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