Ci-joint une belle analyse de la situation de la part de Carole Fontaine, ancienne actrice de la finance reconvertie dans l'insertion sociale à la Réunion.
Chacun finit par se croire au centre de tout pour une raison qui lui est propre dans l'ignorance et le mépris de ce qui a fait notre force collective, parce que cette force collective montre dans le même temps des signes de faiblesse ou de faillite. Faut-il alors s'étonner que notre société se durcisse et se radicalise ? Faut-il l'accepter ?
La famille et l'école sont débordées dans leur mission éducative par la société 2.0. L'Eglise n'offrirait une alternative que dans sa version rigoriste ou prosélyte dure voire violente.
L'intolérance aux autres tout en exhibant sa différence. Faire de l'exception la règle sans le consentement de la majorité, majorité qui se délite dans le même temps sous l'action de nombreux critères individuels quand ils ne sont pas individualistes. Une civilisation qui s'effondre, aujourd'hui, ce que nous vivons doit y ressembler. JSCOB...?
"Canulars des alertes à la bombe , Caillassage des bus, harcèlements scolaires, Jets de galets parfois mortels sur les voitures, Feux des poubelles en prévision ce soir encore, Homicides de copains d’école juste pour voir ce que c’est de tuer…Et si tous ces fléaux de jeunesse n’étaient que le résultat plus ou moins prévisible de notre création d’une citoyenneté dégradée 2.0 ?
Les 40 dernières années auraient-elles installé les 4 biais sociétaux suivants ?
1- Biais juridiques permettant aux citoyens d’être convaincus de l’existence de leurs droits mais peu sensibilisés à leurs devoirs en contrepartie. Première individuation problématique.
2- Biais de moyens : En donner sans contrepartie. Et ériger l’argent et le consumérisme au niveau du sacré, avec une vision dégradée du « travail, de la famille, de la patrie. » Les critères de réussite étant réduits au fur et à mesure aux appartenances matérielles au détriment de pratiques de valeurs morales devenues obsolètes.
3- Biais moral via une notion du collectif dégradée car rendue inutile et obsolète: Exit « travail, famille, patrie » en socle existentiel au profit de « consommer quoi qu’il en coute ». Cupidité et stupidité étant un très mauvais cocktail.
4- Biais d’éducation : Une approche humaine dégradée via une surexposition à la violence ne serait-ce en écoutant les infos (je ne parle même pas des jeux et films héroïsant les méchants); l’absence d’empathie résultant également de l’individuation croissante au fil du temps, d’un niveau faible d’instruction civique et d’éducation morale au sein des familles et dans les institutions éducatives banalisant malgré elles le mal et la nuisance décomplexée à autrui. La gentillesse étant devenue une faiblesse même aux yeux de l’EN estimant que les harcelés sont « trop sensibles ».
Résultats :
Génération 1 (1985-2000) : chacun chez soi, procréation parfois intéressée, individuation renforcée grâce aux outils du consumérisme, niveau d’instruction civique de plus en plus dégradé quelles que soient les CSP. Empathie déclinante. Notion et désir d’appartenance au collectif à servir déclinante
Génération 2 (2000-2020) : les mêmes fléaux que la génération précédente au carré, avec une notion d’impuissance et d’inexistence sociale. Prise de conscience d’un pouvoir de nuisance. Désir ancré de ne pas faire partie du collectif qu’ils rejettent à tort ou à raison. Le nouvel idéal étant d’être « méchant », et riche sans trop forcer tant qu’à faire (ex nouveau job en vue : influenceur)
Ces générations sont elles perdues? J’aimerai croire en le fait qu’elles ne demandent qu’à être intégrées au collectif, une fois re sensibilisées à des valeurs compatibles au bien vivre ensemble… Est ce seulement encore possible?"