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Aldous Huxley synthétise la situation qu’il observe et dans laquelle nous serions plongés. Il pourrait lui donner ironiquement le titre suivant : « Le meilleur des mondes ».

Je crois qu’il en a toujours été ainsi. Son propos est un décodage actualisé brillant de ce qu’est le fonctionnement d’une organisation humaine. Une organisation humaine, en particulier de grande taille, fonctionne toujours ainsi. Seul le type de fonctionnement varie : monarchie, théocratie, démocratie, dictature,… L’anarchie semblerait une bonne alternative si les hommes n’avaient pas cette propension à se constituer en groupes d’intérêt et donc à entrer tôt ou tard en conflit.

La question est de savoir s’il y a toujours une possibilité de Révolution. Va-t-il y avoir ébullition ? Y a-t-il donc retard à l’ébullition ? Qu’est-ce qui provoquerait le départ de la première bulle ?

Depuis aussi longtemps que l’Histoire des hommes mérite d’être analysée, des individus (un ou des groupes) ont eu intérêt à ce qu’il n’y ait pas de révolution tandis que d’autres auraient dû en faire une pour voir leur condition changer (je ne parle pas de créer un monde meilleur car il y a toujours des perdants). L’Economie et la finance ont un intérêt manifeste à la stabilité même si leurs acteurs trouvent leur intérêt dans l’instabilité, à condition qu’elle soit voulue par eux ou qu’elle apporte des opportunités.

Les gens ne font pas la révolution dans l’espoir de… mais plutôt par désespoir. La révolution crée une rupture, des bases éventuellement différentes sont jetées, puis la société s’organise de nouveau de la même manière, sous la conduite de groupes d’intérêts différents qui ne manquent pas de se constituer rapidement : ceux qui prennent les choses en main et ceux qui se laissent prendre en main. Puis ces groupes d’intérêt se structurent en groupes sociaux dans lesquels des individus grandissent et, progressivement, se retrouvent dans l’impossibilité de changer de groupe social. Ils finissent par mal le vivre.

Une société se comporte comme une entreprise. Au début il y a communauté de vue sur les objectifs entre la tête et la base. Quand l’entreprise commence à prospérer et à se développer, les objectifs de la tête et ceux de la base finissent par diverger, ce qui crée des tensions importantes au sein de la société qui peuvent aller jusqu’à la mise en faillite s’il n’y a plus convergence de vues sur le projet.

AH n’a pas un mot pour la religion. Ou alors il considère de fait qu’elle fait partie du système. Elle apporte une connaissance qui ne remet pas en cause le fonctionnement du monde et surtout celui de l’organisation qui la promeut.

Ce que nous appelons désormais « crise » n’est que la traduction de cette transformation permanente de la société que certains vivent très bien mais dont la majorité souffre. L’objectif est que la majorité ne convertisse pas sa souffrance en soulèvement. Comment faire ? Il faut procéder comme le constate (ou le préconise ?) AH. Il ne s’agit pas d’un complot, ni d’une stratégie mais d’un faisceau d’actions et d’éléments dont la synthèse est donnée ci-dessus. JSCOB…?

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