Les débats, les conférences, les discours… sont autant d’occasions d’exposer une argumentation qui montre une chose ou son contraire, les deux étant supposés in fine être la vérité. Le concours d’éloquence est une expression aboutie de notre fragilité face à une vérité. Les candidats peuvent exposer une chose ou son contraire pour « convaincre » l’auditoire. La vérité importe peu, seule compte l’apparence de la vérité.
En religion par exemple, le présupposé de l’existence de Dieu est admis sans restriction. A partir de cela, on peut émettre toutes les vérités dans des déclarations qui se résument à des exercices d’éloquence ou de rhétorique. On est au spectacle sauf que le propos devient une vérité (les anges, la Vierge, la sainte Trinité, le créationnisme, Adam et Eve,…).
On peut donc suspecter des esprits puissants alliés à des personnalités tordues de nous convaincre de vérités qui se révèlent nous être défavorables bien que présentées comme bénéfiques. C’est le rôle des publicitaires, des influenceurs de tout poil, des politiciens (dépourvus d’idéologie), des responsables politiques au pouvoir,… En matière d’intelligence et de vérité, l’intention est essentielle. Or les gens disent rarement ce qu’ils pensent. Plus ils sont « intelligents », plus leurs intentions peuvent être habilement cachées. Même un scientifique peut se révéler malhonnête. Sa théorie ou ses conclusions peuvent s’avérer fausses s’il n’est pas prioritairement en quête de vérité scientifique mais de notoriété, de reconnaissance, voire d’argent.
L’homme crée une réalité qui modifie localement la Réalité. L’homme crée une réalité artificielle. Nos vérités transforment localement la Vérité. Nos vérités sont par essence artificielles. Elle ne peuvent résister à la Réalité. Quelque soit l’organisation adoptée, une majorité subit les conséquences de ces vérités conçues par un petit nombre poursuivant des intérêts particuliers qui portent préjudice à la majorité. S’il existe, Dieu est seul. Quel est son intérêt ?
Le sens des mots est approximatif dans la tête de la majorité. L’association des mots produit des effets désirés pour les uns et nuisibles pour les autres. La menace est dans l’intention, la manière d’user des mots en est l’expression. Les mots sont des fleurs ou des armes à létalité variable. JSCOB…?