Je regarde en pointant presque au hasard ma petite lampe torche, tout en avançant dans l’obscurité totale dès que je lève le nez. Je me rends compte que, tout en « progressant », je ne sais toujours pas où je suis. Je suis certain que je ne le saurai jamais. L’obscurité se referme sur mon passage, même si je perçois bien un sillon qui montre une progression. La mémoire de ce qui a été appris au passage est importante dans la progression.
Plus on est intelligent, plus la lampe a un faisceau large et puissant et le sillage est persistant. Le génie bondit ou apparaît dans un lieu où il découvre une pépite puis il exploite tout ou partie du filon. Les autres sont attirés par l’éclairage intense et à part de son exploitation. Dans la lumière, des choses se passent, des choses passent. Il faut les saisir. Il faut avoir envie de les saisir. Essayer de comprendre quelque chose dans le foutoir ambiant, le foisonnement d’informations fausses, vraies, contradictoires mais vraies,… ! Regarder au-delà de l’immobilité, du calme apparents pour ce qui sort de notre champ habituel d’activité et d’intérêt. On peut se contenter de voir le monde ainsi et se dire qu’au delà du noir, il y a l’obscurité mais il y a la curiosité, l’espoir, l’optimisme, l’envie qui peuvent aider à y croire. Mais croire en quoi ?
Cela me fait penser au fait que nous « sachions » où nous sommes dans l’Univers mais que nous ne sachions pas décrire l’Univers, (visible / perceptible) ni où il est situé. Nous ne savons donc pas où nous sommes à partir du moment où nous décidons de ne pas voir plus grand, plus large. Nous pouvons parler avec précision de l’endroit où nous sommes mais pas au-delà, où l’ignorance et l’inconnu ne font qu’un.
Nous baignons dans un environnement normatif : éducation, formation, lois, modes d’emploi, ergonomie,… Une question que je me pose est de savoir s’il s’agit plus d’encadrer nos différences ou de contrer nos faiblesses ? Tout est fait pour que nous évoluions sur des rails. La population est façonnée que la méthode soit douce ou dure. Le parcours scolaire est tel une route éclairée. Il faut la suivre quitte à passer à côté de choses intéressantes. JSCOB…?