Le progrès des sciences et des technologies contourne le fonctionnement de notre démocratie, ou passe au travers. Il détermine la trajectoire de notre avenir sans que notre avis nous soit demandé. J’ai écrit que « la démocratie serait devenue une chose trop sérieuse pour être laissée entre les mains des citoyens ». Le citoyen ne serait « intelligent » qu’au moment de déposer un bulletin dans l’urne, et à l’aune de ce que les candidats lui expliquent.
Les notions de progrès et de changement sont consubstantielles. Le progrès s’inscrit dans la Réalité de manière artificielle, pour façonner notre réalité. Ce qui est artificiel n’est pas superficiel. Un artifice est destiné à tromper. Or dans ce cas il n’y a pas tromperie car les acteurs du progrès, volontairement ou non, s’enfoncent dans leur technicité, laissant loin derrière eux, dans l’ignorance, la majorité d’entre nous et décide de facto de notre avenir. Ce qui est trompeur est le discours qui accompagne ce changement.
La connerie n’est pas loin du génie : ce sont de brillants ingénieurs qui ont inventé par exemple l’obsolescence programmée. Ils sont en train de mettre sur pied, bout par bout, le totalitarisme numérique. Ayant le nez dedans, ils n’ont pas (ne veulent pas avoir ?) la hauteur de vue pour apprécier la totalité de l’édifice à la construction duquel ils contribuent. En revanche, ceux qui les stimulent ont vraisemblablement la vision de la cible.
Dans l’article joint, l’exemple de la Suède est frappant : on peut être un pays en pointe pour la préservation de la nature et, en même temps, une dictature numérique en devenir.
Ils sont donc à fond dans la préservation du système intrusif actuel, l’implantation de puces, MAIS dans le respect de la Nature. L’homme n’est donc pas au centre de leur « philosophie ».
L’homme de pouvoir persiste dans son délire de contrôle. Les sciences et les technologies lui fournissent les leviers d’une prise en main progressive et, pour l’instant, indolore. Tout ceci se met en place au nom de la liberté d’entreprendre. Que fait l’Etat, outil de régulation ?JSCOB…?
PS – Je ne crois pas au complot : c’est un peu comme l’histoire de l’oeuf et de la poule. Il n’y a pas de plan… c’est une mécanique infernale, comme un tas de billes qui s’organise à partir du moment où on le secoue. Les sciences & technologies progressent en modifiant notre réalité comme la Nature « progresse » en modifiant la Réalité.